Assemblée Plénière du 24 Juin 2016 : Vœu contre le Glyphosate

Vœu présenté par Zina Bourguet au nom du groupe NMeC

« Pour une interdiction du glyphosate en Europe »

 (Ce vœu a été retiré en séance)

 

"Néanmoins, j’ai le plaisir, au nom du groupe NMeC de retirer ce vœu de notre ordre du jour. En effet ce matin, la France et Malte se sont opposés au renouvellement du glyphosate. N’obtenant pas de majorité qualifiée, la commission européenne est contrainte de reporter sa décision à lundi prochain."

Un comité d’experts de la Commission européenne devait ou non décider de renouveler l’autorisation du glyphosate (substance active utilisée notamment dans l’herbicide Round Up de Monsanto) pour une période de 12 à 18 mois le lundi 6 juin. En l’absence de majorité qualifiée le vote est donc reporté à la fin juin devant un comité d’appel. C’est la 3ème fois que ce vote est reporté.

De telles hésitations sont incompréhensibles alors que le glyphosate, perturbateur endocrinien avéré, est également une substance « probablement cancérogène » selon l’Organisation mondiale de la santé. Ne pas interdire purement et simplement cette substance active c’est jouer avec la santé des populations et notamment des agriculteurs et agricultrices.

L’Union européenne se doit de soutenir un modèle agricole qui n’est pas celui d’une industrie de la chimie qui détruit l’environnement et qui crée les conditions de futurs scandales sanitaires. L’Union européenne doit au contraire permettre le développement de l’agriculture biologique, des circuits courts de proximité. De plus, nous dénonçons la procédure choisie par la Commission de demander aux entreprises qui vendent des produits à base de glyphosate d’apporter les données qui prouvent que cette substance n’est pas un perturbateur endocrinien. C’est un non-sens total car nous connaissons la capacité de ces entreprises à produire des études biaisées sur la dangerosité de leurs produits.

La décision qui sera donc prise sur le renouvellement ou non de l’autorisation du glyphosate et qui devrait se faire dans le cadre d’un vote au Parlement européen et pas simplement par la Commission européenne sera lourde de sens et marquera au fer rouge l’orientation donnée en matière agricole.

 

En région Languedoc Roussillon Midi Pyrénées, nous nous devons d’exprimer une position claire dans ce débat surtout au regard des hésitations des experts mandatés par la France qui se sont abstenus en comité. Interdire ce pesticide est un enjeu majeur pour une Région comme la nôtre où l’activité agricole et viticole est très importante.

Par conséquent, les élu-e-s régionaux de Languedoc Roussillon Midi Pyrénées, réuni-e-s ce jour en Assemblée Plénière, demandent au gouvernement français :

- de mandater ses experts pour refuser le renouvellement de l’autorisation du glyphosate

- demandent à la Commission européenne

- de ne pas renouveler l’autorisation du glyphosate.

 

Après trois reports de décision pour défaut de majorité, l’exécutif européen a soumis aujourd’hui un nouveau vote pour prolonger l’autorisation de la commercialisation et de l’utilisation du glyphosate. Un vœu a été déposé en ce sens à notre assemblé.

Néanmoins, j’ai le plaisir, au nom du groupe NMC de retirer ce vœu de notre ordre du jour. En effet ce matin, la France et Malte se sont opposés au renouvellement du glyphosate. N’obtenant pas de majorité qualifiée, la commission européenne est contrainte de reporter sa décision à lundi prochain.

Je félicite donc le gouvernement et les parlementaires pour cette sage décision de la France d’autant que nous sommes en pleins débats à l’assemblée nationale sur la bio diversité. Je remercie aussi Ségolène Royal et Jean-Louis Roumégas qui portent ces dossiers à bras le corps.

 

Si vous le permettez je vais faire un lien entre cette affaire de glyphosate et le vote des Anglais. En effet des pétitions circulent dans toute l’Europe, de vraies interrogations sont posées par des chercheurs, des médecins, des ingénieurs, des collectifs de citoyens? etc. mais la commission européenne donne l’impression de s’entêter uniquement pour répondre à la pression de quelques lobbies et par là d’enlever aux citoyens tout espoir de réflexion, d’inflexion, voire de lutte.

Une démocratie si peu à l’écoute et si loin des gens ne peut pas recevoir l’assentiment populaire. S’il n’y a pas une remise en cause de son fonctionnement, l’Europe se met en réel danger.