Voeu sur la Mine de Salau : Non à la réouverture de la mine de Salau (Assemblée Plénière du 30 juin 2017)

A l'initiative de notre délégation un vœu a été déposé (mais non adopté : 109 voix Contre ; 23 Pour et 11 Abstentions) sur la Non réouverture de la mine de Salau. Ce vœu demande au gouvernement de :

-   De tenir compte de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte qui énonce comme principe : la priorité à « la prévention de l’utilisation des ressources » et à la promotion « d’une consommation plus sobre et responsable des ressources naturelles non renouvelables »,

- D’appliquer un moratoire sur l’ensemble des titres miniers accordés ou en cours d’instruction, avant qu’une réforme du code minier soit enfin mise en œuvre,

- D’instaurer un véritable débat public sur la politique de nos ressources minérales prenant en compte les enjeux climatiques et de dégradation des milieux naturels (air, eau, sols).

Voici l'intégralité du vœu porté par Guillaume Cros et Kathy Wersinger pour notre délégation.

 

Depuis la fin des années 2000, la relance de l’exploitation du sous-sol français est en marche. En 2015, le Président Emmanuel MACRON, à l’époque Ministre de l’Economie, déclarait alors : « Oui. On peut dire que la France va rouvrir de nouvelles mines ». Depuis 5 ans, les permis de recherches minières soulèvent partout en France (en Bretagne, en Pays de Loire, dans la Vienne, la Creuse, le Pays Basque, l’Ariège ou encore la Guyane) de nombreuses protestations.

 

En Ariège, l’État a accordé en octobre 2016 un permis exclusif de recherches sur l’ancienne mine de Salau, alors fermée depuis 1986. Ce permis délivré à Variscan Mines porte sur la recherche de tungstène, d’étain, de bismuth, de molybdène, de zinc, de plomb, de cuivre, d’or, d’argent et «substances connexes (notamment niobium et tantale)». Il couvre une surface d’environ 42 km², portant sur une partie du territoire de la commune de Couflens, à laquelle est rattaché le hameau de Salau. Ce permis accordé sur la base d’un code minier ne prenant pas en compte les enjeux environnementaux et sanitaires, suscite de vives inquiétudes quant à la protection de ce site naturel de montagne appartenant à une zone Natura 2000, une ZNIEF (zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique), une ZPF (Zone(s) à Protéger pour le Futur) et se situant dans le périmètre du PNR des Pyrénées Ariégeoises. Il suscite également des inquiétudes en raison des risques sanitaires pour les salarié-e-s et la population notamment en raison de la présence – plus que probable – d’amiante.

 

Les causes ayant entrainé, il y a 30 ans, la fermeture de cette mine demeurent pourtant : volatilité des cours, marché ultra spéculatif et risque de dumping de la part d’investisseurs étrangers. La récente acquisition par la minière australienne Apollo Minerals, détentrice d’un permis d’exploration sur la mine de tungstène de Salau, via les Mines du Salat, auprès de Variscan, nous éclaire sur les véritables gagnants de la réouverture de cette mine : les actionnaires de ces entreprises ! Le mirage d’hypothétiques créations d’emplois ne trompe personne ; les populations et les générations futures ne feront alors que supporter l’abandon prévisible des mines pour cause de non-rentabilité et les conséquences majeures sur leur santé, l’environnement et la biodiversité.

 

Ce choix néfaste pour notre économie, mais aussi et surtout pour l’environnement et pour la santé des populations, ne constitue pas une réponse, sur le moyen terme, aux difficultés économiques de ce territoire. Le rôle de la Région Occitanie est de défendre les activités existantes sur nos territoires, de développer les activités créatrices d’emplois locaux notamment dans les secteurs de l’agriculture et du tourisme, qui exigent de préserver la qualité de l’environnement. Nous devons faire aussi de la trajectoire Région à Énergie Positive, une chance pour les territoires ruraux. Or, ce projet est en contradiction avec cette ambition. Ce projet va à l’encontre de la préservation de la biodiversité, des eaux superficielles et souterraines et dégradera le cadre de vie et la santé des habitant-e-s.

 

 

En conséquence, les élu-e-s régionaux-ales de la Région Occitanie, réuni-e-s ce jour en Assemblée Plénière, déclarent s’opposer à la réouverture de la mine de Salau et demandent au gouvernement :

 

-     De tenir compte de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte qui énonce comme principe : la priorité à « la prévention de l’utilisation des ressources » et à la promotion « d’une consommation plus sobre et responsable des ressources naturelles non renouvelables »,

 

-       D’appliquer un moratoire sur l’ensemble des titres miniers accordés ou en cours d’instruction, avant qu’une réforme du code minier soit enfin mise en œuvre,

 

-        D’instaurer un véritable débat public sur la politique de nos ressources minérales prenant en compte les enjeux climatiques et de dégradation des milieux naturels (air, eau, sols).