Monsieur le Ministre, la Bio a besoin de vous !

À la veille des assises nationales de l'agriculture bio, mercredi 20 septembre, le Ministre de l’agriculture a annoncé que l’État cessera à partir de 2018 de verser des aides au maintien des agriculteur-ices biologiques (MAB) afin de privilégier les aides à la conversion.
Les MAB versées après les cinq premières années d’activité étaient essentiellement destinées à stabiliser et pérenniser une jeune exploitation bio.

Cette décision fait suite à la décision du Ministre de transférer seulement 4,2% des aides du "pilier 1" de la Politique agricole commune (PAC, aides à l'hectare), vers le "pilier 2" (développement rural, aide à l'agriculture de montagne, installation des jeunes agriculteur-icess, aide à la bio). Si ce transfert avait été plus important, il aurait permis à l’Etat d'honorer ses engagements et financer les nouvelles demandes d’aides jusqu'à l'échéance de 2020, fin de cette PAC.

Pour Aurélie Genolher, Conseillère régionale déléguée à l’Agriculture Biologique, « penser que tout est réglé au bout de 5 années c’est clairement méconnaître en profondeur les difficultés à s’installer en agriculture biologique. En effet, pour beaucoup, il faut plus que 5 années pour se structurer, organiser la vente de sa production sur certains marchés et se faire connaître. Cette décision va fragiliser de nombreuses exploitations et tout particulièrement dans notre Région».

Judith Carmona, Présidente de la Commission Agriculture, rajoute « que cette décision va freiner une filière en plein essor » qui contribue par ses externalités positives en direction de l'environnement (qualité de l'eau, qualité de l'air...) a atténuer le changement climatique.

Nous restons, qui plus est, dubitatif/ves sur l'idée développée par le Ministre d'un fond privé dédié à la bio !

Au sein du Conseil régional, nous nous mobilisons à chaque instant pour augmenter le budget de l’agriculture biologique et pour développer massivement les produits bio et locaux dans les cantines des lycées et des CFA de notre Région.

Il reste encore beaucoup à faire pour la filière biologique. Le gouvernement semble ne pas en avoir conscience.