Intervention de Judith CARMONA sur la situation de l'Usine SAIPOL (voeu du PS - Assemblée Plénière du 3 novembre 2017)

L’usine SAIPOL triture entre autre activité des graines de colza le colza est une culture alimentaire pour la fabrication de biocarburants.

 

Nous ne sommes pas favorables à la production de carburant à partir de Cultures alimentaires pour plusieurs raisons:

 

- La production d'agrocarburants est justifiée par la limitation des émissions de gaz à effet de serre. C'est faux ! Elle entraîne un changement d'affectation des sols désastreux. Si les terres agricoles sont accaparées par la production des carburants, il faut en trouver d'autres pour la production alimentaire... Conséquences directes: la déforestation et le saccage d'espaces naturels des pays du sud

 

- La crise alimentaire de 2008 a démontré que les agrocarburants provoquent une pression très forte sur le prix des denrées alimentaires car ils deviennent un objet de spéculation.

 

- Les multinationales ayant vite évalué les bénéfices qu'elles pouvaient tirer à court terme de cette production provoque une dynamique d'accaparement des terres sans précédent, souvent avec le soutien des gouvernements et des instances politiques internationales

 

- Enfin, la filière française d'agrocarburants n'est pas économiquement viable. Seules les aides de l'Etat et la taxe (dite Beulin) payée par les pétroliers assurent aux cultures destinées aux agrocarburants une certaine rentabilité.

 

Les Eurodéputé-es vont dans le même sens puisqu’ils ont adopté le 23 octobre leur rapport sur la révision de la directive sur les énergies renouvelables prononcés lors de la réunion de la Commission environnement du Parlement européen dans lequel ils et elles se prononcent pour une élimination complète des biocarburants à partir de cultures alimentaires d’ici 2030.

 

Nous ne minimisons pas la problématique des 85 emplois. Les salariés sont les otages dans cette affaire de l'entreprise Avril qui est coutumière des fermetures et réouvertures d’usines.

Ce qui est dommageable, nous en sommes bien conscients, c'est que ce trafic concerne un niveau important des flux du port de Sète. Mais peut être pourrions-nous réfléchir à soutenir des orientations de production différentes et d’avenir.

 

Ainsi nous nous abstiendrons sur ce vœu.