Intervention de Zina BOURGUET : Politique touristique (Assemblée Plénière du 3 novembre 2017)

Je rejoins intégralement les réponses de Carole Delga dans la mesure où ce rapport ne tient pas compte du Schéma régional de développement du tourisme et des loisirs que nous avons voté à la plénière du 30 juin dernier.

 

Néanmoins ce rapport nous éclaire sur certains points que nous avions déjà soulevés et sur lesquels il est de notre intérêt d’arriver à apporter des réponses et plus spécifiquement le développement d’un tourisme dit « 4 saisons » qui à lui seul permettrait de répondre à de nombreuses questions.

 

Réussir un tourisme 4 saisons permettrait de palier à la difficulté de recrutement des employés saisonniers. Si la région Occitanie pouvait offrir au moins 6 mois de travail à une grande part des saisonniers, il serait alors bien plus facile de motiver du personnel à se former.

 

Réussir un tourisme 4 saisons serait aussi un moyen de palier à la vacance d’un nombre très important de logements qui sont si peu occupés alors que les infrastructures et les équipements publics sont calibrées pour le remplissage de ces logements.

 

Nous avons tous les atouts pour développer un tourisme « toutes saisons » avec un climat extrêmement tempéré et un ensoleillement toute l’année, un patrimoine environnemental et culturel exceptionnel et une large variété de paysages de la haute montagne à la mer. Mais bon nombre de sites, de lieux d’accueil, d’hébergements, d’infrastructures, d’équipements sont fermés « hors saison » (Hors saison comme la chanson de Francis Cabrel).

 

En dehors des deux bassins métropolitains, l’offre culturelle, vecteur important du tourisme, est largement concentrée sur une courte période avec les festivals par exemples qui sont largement concentrés sur 6 semaines environ.

 

Il faudrait alors engager un véritable partenariat avec l’ensemble des collectivités qui gèrent les offices du tourisme pour qu’une promotion de la région « toute saisons » soit suivie d’une garantie d’accueil. Si la cours des comptes relève à ce sujet un manque de coordination dans le mille-feuille de la compétence tourisme, il est à noter que la loi NOTRE a fait une exception à la compétence tourisme pour les intercommunalités dans le cas des commune dites « commune touristiques ». Il me parait alors regrettable que notamment dans le cas des stations balnéaires côtières, la quasi-totalité des communes ont choisi de s’inscrire dans l’exception que permet la loi NOTRE ce qui complique la visibilité d’une politique cohérente à l’échelle des intercommunalités, intercommunalités qui seraient pourtant l’échelon privilégié pour s’inscrire dans le schéma régional. Peut-être que l’on pourrait corriger ces choix par des incitations régionales.

 

Le tourisme « 4 saisons » devra aussi passer par le développement du tourisme autour de notre patrimoine industriel, de l’agri-tourisme et oeno-tourisme, du tourisme environnemental et écologique et du tourisme sportif.

 

La promotion d’un tourisme 4 saisons pourrait se faire dans un premier temps avec uniquement des collectivités volontaires et un partage des risques financiers avec la région pour des périodes expérimentales de plusieurs années (deux à trois ans).

 

En marge du rapport de la chambre régionale des comptes ainsi que de notre schéma régional, il a été évoqué, à propos de l’offre d’hébergement, le phénomène de type « RBNB ». Ce sujet me paraît être évoqué de manière un peu trop minimaliste et mériterait une étude précise tant en matière d’état des lieux que de prospective. Une étude récente menée pour les représentants de l’hôtellerie a révélé que rien que pour la ville de Montpellier, l’offre de lits, via RBNB, est devenue supérieure à l’offre de l’ensemble de l’hôtellerie. Ce phénomène a pris une ampleur considérable et l’on voit aujourd’hui même dans le péri-urbain, dans les zones résidentielles de lotissements, une offre de nuitées considérables chez le particulier. La région ne pourra pas faire l’économie d’une étude précise sur ce sujet afin d’en mesurer l’ampleur et les conséquences.