Intervention de Véronique VINET - Budget 2018 - Assemblée Plénière 20 et 21 décembre 2017

Ce second budget de la mandature, car nous avons peu influé sur celui de 2016, continue d’imprimer un certain volontarisme pour faire de la région Occitanie un territoire dynamique, innovant, écologique et solidaire.

 

Loin du galimatias contenu dans le Projet de Loi des Finances 2018 du Gouvernement qui, sous couvert de réalisme économique, de croissance, d’efficacité, autant de termes empruntés au langage libéral, et de refondation fiscale, prétend placer les collectivités territoriales en coupe réglée.

 


 

Ainsi, nous devrions nous soumettre à la baisse imposée des frais de fonctionnement, aux objectifs d’évolution des dépenses pré-déterminés, à la règle prudentielle, à un engagement contractuel avec l’Etat, sous peine de passer sous les fourches caudines du mécanisme de correction.

 

Foin de fadaises, revenons à nos moutons ou plutôt à la réalité de ce qui constitue en 2017 les compétences des Régions et les moyens nécessaires pour les faire fonctionner correctement :

 

*Des transports quotidiens ou pas qui soient pratiques et accessibles à tous

*Des Lycées et autres établissements de formation modernes et bien équipés, avec le personnel nécessaire pour assurer les conditions optimales d’études

*La prise en charge des outils pédagogiques sans oublier les aides à la restauration, au logement et aux déplacements 

*Un accompagnement économique adapté à la diversité des entreprises d’aujourd’hui, Grandes entreprises, PME-PMI-TPE, artisans et commerçants

*Des programmes de formation professionnelle efficients et disponibles dans la diversité de nos territoires

*Un soutien aux agriculteurs pour leur permettre d’aborder les mutations induites par le réchauffement climatique et répondre à la concurrence des produits étrangers. Leur permette aussi de se tourner vers des pratiques de production plus vertueuses

*Les politiques en faveur des territoires : Très haut débit, Revitalisation des Bourgs centre, logement… A l’heure où tout le monde se désole de la désertification du milieu rural et de la mort à petit feu des villes moyennes, il ne s’agit plus de se lamenter, il faut agir et changer de braquet.

*Le plan littoral car le littoral, ce n’est pas que la plage et le Plan Montagne car, en montagne, on ne fait pas que du ski.

*Les solidarités avec les actions en faveur de l’accès à la santé et au logement social, sujets sur lesquels nous condamnons le désengagement de l’État et quand je dis désengagement, c’est un euphémisme.

*La culture, avec la conservation et la mise en valeur du patrimoine, le soutien à toutes les formes d’art et aux cultures et langues régionales car la culture est un facteur fort de cohésion sociale et territoriale.

*La transition énergétique, axe fort de cette mandature avec le train de mesures qui nous permettra, nous l’espérons, de devenir Région à Énergie positive dans les délais prévus.

 

J’arrête ici cette liste non exhaustive car les Régions aujourd’hui sont chefs de file sur des compétences majeures qui requièrent des moyens énormes que l’organisation financière des Collectivités Territoriales en France ne leur donne pas. Il est à craindre qu’elles soient de plus en plus dans l’obligation de pallier les manquements de l’Etat qui, d’une part organise une recentralisation qui ne dit pas son nom en matière financière et d’autre part, laisse aux Collectivités le soin d’organiser et gérer un quotidien soutenable.

 

Toutes ces actions ne peuvent être menées à bien qu’avec les moyens humains adéquats, c’est-à-dire qu’il ne peut y avoir de politiques publiques sans les services pour les mettre en œuvre, ce qui va à l’encontre du mantra de certains sur la nécessité absolue de réduire la masse salariale dans la fonction publique. Oui pour contenir les dépenses de fonctionnement en mutualisant et rationalisant quand c’est possible, non pour des économies à courte vue.

 

En Occitanie, nous avons un projet ambitieux pour un territoire et ses habitants et un projet politique se traduit en chiffres. Nous sommes attentifs à ce que les moyens soient en adéquation avec les annonces.

De la même manière, chaque dispositif doit répondre à l’exigence de transition écologique que nous appelons de nos vœux et doit être réinterrogé à la lumière de la lutte contre le changement climatique et de la préservation de l’environnement. Il en va de notre crédibilité et de notre capacité à aborder l’avenir.

 

Le Budget 2018 a été adopté par 89 VOIX POUR, 65 CONTRE et 4 ABSTENTIONS.

 

Notre délégation s'est abstenue sur les amendements déposés par les 4 élu.es PG/Ensemble/NGS.