Intervention de Véronique Vinet - Société de la maltraitance - Assemblée Plénière du 23 mars 2018

Je souhaite aborder la situation extrêmement tendue que nous vivons du fait de l’effondrement des protections élémentaires qui sont une conséquence des décisions politiques prises au niveau mondial, européen et national.

Je m’explique : nous nous enfonçons de jour en jour dans la Société de la maltraitance.

Les enjeux économiques et capitalistes entraînent le saccage de notre environnement et la disparition accélérée de la biodiversité comme le révèle l’étude publiée cette semaine sur la raréfaction des oiseaux.

 

Pour rester dans le domaine animal, et toujours pour des raisons de rentabilité, les animaux sont maltraités par une certaine forme d’élevage mais également au niveau du transport et de l’abattage.

Nos agriculteurs sont maltraités par le productivisme dont certains sont prisonniers, se tuant à la tâche sans réussir à en tirer le moindre revenu. Attendre deux ans le versement des aides européennes, attendre vainement le soutien de sa banque, être soumis à la tyrannie des cours et à la concurrence, quel supplice !

Nos zones rurales sont laissées pour compte avec le démantèlement des services publics. Les transports publics sont mis à mal.

Nos grands ainés sont maltraités par l’incapacité de notre société à prendre soin d’eux et à leur laisser vivre dignement leurs dernières années.

Nos jeunes sont maltraités par une sélection impitoyable et par les affres de l’orientation, surtout pour ceux qui n’arrivent pas à rentrer dans la bonne case.

Et pour certains locataires, ce sera 5 € de moins pour payer son loyer mais il parait que ce n’est pas grave.

Nos retraités ne sont pas mieux lotis, puisque ceux qui ont un revenu mensuel de 1200 € se voient taxés de privilégiés et donc, doivent payer. Prendre aux vieux pour donner aux riches. Quel cynisme !

Je ne reviendrai pas sur le sort des fonctionnaires et autres salariés. La grande misère des services médicaux en est un exemple.

Bien sûr, il ne faut pas se laisser aller au pessimisme mais tout de même, la liste est longue.

Ainsi, je voudrais rappeler à cette Assemblée que les Régions ont une responsabilité immense pour corriger dans la mesure de leurs compétences les effets catastrophiques de ce qui est à l’œuvre.

En mettant au centre de notre action les solidarités, la bataille pour l’emploi et la préservation de l’environnement, nous sommes une collectivité qui protège et non une administration qui accompagne le glissement vers toujours plus de dérèglements.