Mobilités en Occitanie - Intervention de Christian DUPRAZ (3 minutes)

L’ Agence Internationale de l’Énergie vient de nous l’apprendre : les émissions mondiales de CO2 sont reparties vigoureusement à la hausse en 2018, comme en 2017. La situation est hors de contrôle. Seule l’Europe sauve l’honneur, avec une légère diminution. Mais la France n’a pas respecté, ces trois dernières années, les objectifs imposés par sa stratégie nationale bas carbone. Alors, si le monde semble incapable de relever le défi climatique, nous, en Occitanie, nous essayons. A notre niveau, avec nos moyens.

Aujourd’hui, nous précisons notre plan d’écomobilité adopté en décembre dernier. Il faut faciliter la mobilité de nos citoyens, tout en diminuant leur empreinte carbone liée aux transports. Ce sont des petits pas, peut-être, mais c’est indispensable. Oui, les propositions que nous vous proposons d’adopter aujourd’hui vont dans le bon sens.

 

Mais faut-il en rester là ? Que faire de plus ? Sommes-nous à la hauteur des défis ? Pour atteindre le scénario de zéro émission nette de CO2 en 2050, nous allons tous devoir changer en profondeur notre mode de vie, de consommer. L’ ADEME vient de décrire le mode de vie qui correspondra à ce résultat en 2050. C’est ébouriffant, mais en même temps, très attirant. Un monde où les embouteillages et la pollution de l’air auront disparu. Un monde où on mangera mieux, moins gras, moins carné, moins exotique, où on sera en meilleure santé. Un monde où les déplacements contraints auront fortement diminué, où les circuits courts seront la règle. Un monde où on continuera à voyager, même en avion, moins souvent, mais avec des séjours plus longs. Un monde où on aura le temps de vivre.

 

Comment y parvenir ? L’important, c’est de bien faire comprendre que cet avenir est désirable, qu’il va nous procurer du plaisir de vivre, qu’il n’y aura pas de perte de confort, et pas de rupture violente. Alors, à notre niveau régional, nous devons nous y préparer. Cela peut demander de l’audace, et beaucoup de pédagogie. Je voudrais aujourd’hui évoquer une mesure que nous pourrions prendre, que nous allons prendre, madame la présidente, avec votre soutien.

 

Vous connaissez tous, dans votre coin, des anciennes voies ferrées aujourd’hui désaffectées, souvent déferrées, oubliées. Mais dans ce contexte complètement différent qui nous attend, ces voies en site propre pourraient redevenir très pertinentes. Personne ne sait encore comment elles pourront être utilisées. Elles seront peut-être parcourues par des trams à hydrogènes, ou par des véhicules autonomes électriques, ou par des véhicules dont nous n’avons même pas encore idée. Mais pour pouvoir faire cela, dans 10, 20 ou 30 ans il nous faut dès aujourd’hui préserver ce patrimoine extraordinaire de lignes en site propre. Gouverner, c’est prévoir, et voir loin. C’est pourquoi nous souhaitons que la région rachète ces lignes dont la SNCF ne veut plus, pour les préserver, et envisager leur nouvelle vie, au service de nos mobilités.

 

Cela peut paraître loufoque, quand on voit la difficulté que nous avons à remettre en service 6 lignes prioritaires régionales que nous nous sommes engagés à maintenir, à l’issue de des États généraux du rail et de l’Intermodalité. Il faut dire que la SNCF sabote nos efforts pour réouvrir ces lignes, mais je n’insisterai pas. Mais là, nous parlons de 2040, de 2050, quand on devra être proches de la neutralité carbone. Et à cette échéance, ces lignes redeviendront pertinentes, à condition que nous les ayons préservées. C’est le vœu d’action que nous faisons en ce jour.

 

Rapport ADOPTE

115 POUR

1 CONTRE

38 ABSTENTION

1 NPPV

 

Notre délégation a également voté favorablement le rapport sur l'expérimentation du télétravail pour les Agents des services généraux du Conseil régional.

Rapport ADOPTE avec 147 POUR (1 CONTRE et 5 ABSTENTION).